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Ficha de desafío Dossier : L’intervention Civile de Paix

, Paris, 1993

L’action du MAN dans le conflit yougoslave

La mise en place d’une mission d’intervention civile de paix au Kosovo

Keywords: Teoría de la no violencia | Educación a la acción no violenta | Resistencia civil y pacífica a la guerra | Respeto de los derechos humanos | Conflicto yugoslavo | Guerra de Kosovo | Asociación local de Mujeres | Grupo de resistencia no violenta | Ciudadanos franceses por la paz | Colectivo de ONG | Organización no violenta | Movimiento por una alternativa no violenta | Balkan Peace Team | Apoyar dinámicas de reconciliación después de una guerra | Favorecer los encuentros multiculturales | Deconstruir los discursos identidarios | Aprender una cultura de paz | Ex Yugoslavia | Kosovo | Los Balcanes | Serbia

Le Mouvement pour une Alternative Non-violente (MAN) a notamment pour but la promotion de la résolution non-violente des conflits qu’ils soient interpersonnels, sociaux ou internationaux. Lorsque les membres individuels et les groupes locaux du MAN ont souhaité agir en ex-Yougoslavie, il s’est posé la question du choix d’un objectif. Compte tenu du nombre de personnes disponibles au sein du mouvement, il ne paraissait pas possible de travailler sur tous les problèmes. Le choix s’est porté sur le Kosovo dont la situation locale était très mal connue en France et dont on craignait que le conflit ne s’y étende à brève échéance. Un premier voyage de membres du MAN s’est déroulé fin 1992 - début 1993, en Macédoine et au Kosovo. Il a permis d’établir des premiers contacts sur place et de découvrir l’ampleur de la résistance non violente des Albanais du Kosovo. L’existence d’une telle résistance devint alors une motivation supplémentaire pour un engagement du MAN dans cette région.

Les conflits en ex-Yougoslavie occupent, depuis 1991, le devant de la scène politique et médiatique. Il est fréquent d’en situer le commencement en juin 1991 avec l’intervention de l’armée fédérale en Slovénie mais, ce faisant, seul l’aspect militaire du conflit est retenu et on occulte les manifestations plus anciennes du problème yougoslave. Les signes avant-coureurs de l’éclatement de la Yougoslavie étaient déjà sensibles dans l’évolution des rapports entre les nationalités et la Fédération. Ainsi, il ne faut pas oublier que les premières manifestations de tension dans l’ensemble yougoslave furent les “émeutes” d’avril 1991 au Kosovo. Ces événements, comme l’affirme le journaliste Shkelzen Maliqi ont été “un accélérateur de processus qui, de toutes façons, se seraient développés”. Pourtant ce conflit entre le pouvoir serbe et la population albanaise du Kosovo reste assez méconnu.

  • Au mois d’août 1993, un second voyage du MAN au Kosovo fut organisé. Six membres du Mouvement se rendirent à Pristina (capitale du Kosovo), via Belgrade, pour une mission d’une dizaine de jours dont les objectifs étaient :

    • a) observer et analyser la situation sur place en rencontrant la population, les acteurs de la vie politique et humanitaire ;

    • b) comprendre comment s’est effectuée la mise en place d’une résistance civile non-violente face à l’oppression du régime de M. Slobodan Milosevic ;

    • c) mettre en place des solidarités, des jumelages avec des villes françaises, des aides dans les domaines de la santé et de l’éducation.

  • Parallèlement, création d’une commission « Solidarité ex-Yougoslavie » au sein du MAN, dont les objectifs sont triples :

    • 1. Etre en lien avec toutes les actions de solidarité, de dénonciation qui auront lieu en France dans cette période de conflits en ex Yougoslavie.

    • 2. Organiser les différentes missions dans les Balkans, en particulier au Kosovo, et assurer la formation de ceux qui partent en mission.

    • 3. Etre un espace de réflexions et d’analyse sur ces conflits, notamment, quelles actions préventives des conflits en Serbie, Kosovo et Macédoine pouvons nous mettre en place ?

Le 15 juin 1993, des mouvements non violents européens (IFOR, PBI, MAN, UPF, Commission Justice et Paix, AEC France, HCA Genève, SCI, IRG/WRI, Bund für Soziale Verteidigung) se réunissent à Paris, dans les locaux du MAN pour voir ensemble quelle peut-être leur action pour soutenir les démocrates des différentes républiques de la Yougoslavie afin d’éviter le pire. Ces mouvements décident l’installation d’une équipe dénommée "Balkan Peace Team" à Pristina, à la demande des responsables politiques du Kosovo, et dans le cadre "de la résolution pacifique des conflits". Le secrétariat assuré par la « Bund für Sociale Verteidigung » sera à Minden en Allemagne.

  • Ce projet évoluera par la suite, il y aura deux équipes BPT, l’une en Croatie « Otvorene Oci, (Les yeux ouverts) » et l’autre qui se partagera entre la Serbie et le Kosovo. Les objectifs se déclinent en 3 axes :

    • 1.- Identifier les possibilités d’un dialogue entre les différents groupes, en particulier les Albanais et les Serbes, les Albanais et les Macédoniens.

    • 2.- Ecouter, s’informer de manière indépendante pour rendre compte de tous les points de vue. Eviter les prises de position abruptes qui pourraient être source de rupture. De part notre présence, témoigner de ce qui se passe dans le pays.

    • 3.- Travail de "soutien-solidarité" dans différents domaines selon les compétences des membres de l’équipe internationale : résolution non-violente des conflits, éducation, traduction et cours de langues, assistance para-médicale, aide juridique, etc.

BPT a été soutenu financièrement par l’Association pour la Réconciliation Internationale (IFOR), la War resisters’ International, l’organisation pour le dévelopement et la paix EIRENE ainsi que par plusieurs mouvements non violents autrichiens, hollandais et allemands.