Introduction au projet américain du Grand Moyen-Orient
Le contexte de l’arrivée du projet américain de "Grand Moyen-Orient".
Mots clefs : Acteurs Politiques. Des autorités politiques et militaires. | Gouvernement des Etats-Unis | Gouvernement irakien | Imposer une intervention étrangère pour faire respecter le droit | Appliquer le droit d'ingérence humanitaire | Soutenir des démarches de réconciliation après-guerre | Reconstruire une société | Former de nouvelles élites | Elire démocratiquement les autorités | Mettre en place des gouvernements de transition | Travailler pour la transition démocratique | Moyen Orient
Introduction au projet américain du Grand Moyen Orient
Le traumatisme du 11 Septembre intervient aux Etats-Unis, à une période durant laquelle un tournant dans la vision des relations internationales est nécessaire. En effet, à la fin de la guerre froide et de la chute de l’URSS, un ennemi identifiable depuis longtemps, l’Amérique, se retrouve face à de nouvelles menaces non conventionnelles venues des « Etats voyous ».
Le président Georges W.Bush, qui jusque là prônait une politique tournée vers l’intérieur, se voit dans la nécessité de choisir entre les deux courants présents au sein de son équipe de conseillers des affaires étrangères.
Le président Bush se range du côté de ceux qui veulent une restructuration de l’ordre mondial, à partir de l’idéologie des « néo-conservateurs ». Leur vision du monde qui s’oppose aux réalistes est ancienne mais c’est avec les événements du 11 Septembre 2001 qu’ils ont peuvent réellement la mettre en place. Le Moyen-Orient est central dans cette application car il recouvre deux problématiques : celle du pétrole et celle d’Israël.
La découverte de la question du terrorisme et de ses racines dans des pays que les Etats-Unis soutenaient traditionnellement a entraîné le gouvernement à faire un inventaire de la politique passée et à mettre en avant un objectif très ambitieux : la transformation en profondeur de la région par sa démocratisation. A travers « la guerre contre le terrorisme », l’administration de Bush fils s’est intéressée activement au Moyen-Orient, après avoir abandonné le conflit israélo-palestinien.
« Les Etats –Unis ont adopté une nouvelle politique, une stratégie offensive pour la liberté au Moyen-Orient. Cette stratégie requiert la même obstination, la même énergie et le même idéalisme que ceux dont nous avons su faire preuve auparavant. Et elle donnera les mêmes résultats. En Europe, en Asie, dans chaque région du monde, la marche de la liberté conduit à la paix ». Ainsi s’exprimait Georges W.Bush en Novembre 2003 à l’occasion du vingtième anniversaire de la Fondation Nationale pour la démocratie, une institution dont la vocation consiste à soutenir l’essor de la démocratie à travers le monde, essentiellement par le biais d’aides financières.
Ce discours est une évocation officielle du projet américain de Grand Moyen Orient allant du Maroc au Pakistan et resté à l’écart de la vague démocratique. Accompagnant l’action militaire qui a emporté deux régimes en moins de deux ans grâce à la stratégie prônée par les néo-conservateurs pour « changer les régimes » et « redessiner les cartes », une nouvelle dynamique politique et idéologique a vu le jour ; elle est perceptible dans les initiatives et dans les déclarations américaines.
C’est en considérant les initiatives, les réflexions, les plans destinés à « instaurer la démocratie » et en examinant les mesures pratiques, militaires, diplomatiques et juridiques qui s’inscrivent dans la "guerre contre le terrorisme", que nous allons tenter de cerner l’impact du projet américain de Grand Moyen-Orient.