Centre pour la Paix, la Non-violence et les Droits de l’Homme - Osijek (*)

Le Centre pour la Paix, la Non-violence et les Droits de l’Homme d’Osijek est une association civile, non-gouvernementale établie en 1992, dans un contexte de guerre. Elle s’engage dans la construction de la paix, la promotion des Droits de l’Homme et de la Liberté.

Histoire du Centre : naissance dans un contexte de guerre

Le Centre d’Osijek est né en 1992 de la rencontre de Katarina Kruhonja, Docteur en médecine nucléaire et Kruno Sukic, Professeur de philosophie et de littérature. Au cœur de la guerre de Croatie, en 1991, la ville d’Osijek est détruite par les bombardements. 90 % des habitants ont quitté la ville, et ceux qui restent doivent se réfugier continuellement dans les caves. Un petit groupe de personnes, dont Katarina Kruhonja, Kruno Sukic se retrouvent pour échanger ensemble sur le besoin urgent de mesures concrètes pour la paix. Conscients de leur incapacité à faire cesser les violences qui se déroulaient sous leurs yeux, ils réalisent leur responsabilité pour les générations futures.

Dans ce contexte, les actions sont d’abord ciblées sur les besoins immédiats. Dans les premiers temps, le travail est dirigé directement vers les traumas dûs au conflit, par un soutien psychosocial aux victimes, aux personnes déplacées. Le dépassement du traumatisme est ici considéré comme un premier pas vers la paix, dans la mesure où il permet d’aboutir à une réconciliation. La lutte pour la paix est ensuite passée par une protection non-violente des civils menacés ou encore dépossédés. Les valeurs de paix que sont la non-violence et la défense des droits de l’Homme ont commencé alors à prendre une forme concrète.

Le Centre est né de l’engagement pour un vivre-ensemble, dans la réconciliation, par la reconstruction d’une société civile. Dans le contexte de la guerre des Balkans, cet engagement passe par le refus fondamental de l’idéologie d’une nation à ethnie unique, ou « pure ». Au sein d’un tel contexte, vouloir la paix peut donc s’apparenter à de l’antipatriotisme, et la création d’une ONG indépendante politiquement, démocratique et sans contrôle étatique est particulièrement risquée et difficile, d’autant plus difficile que la société civile pouvant servir de base structurelle a été détruite.

La notion de Paix et valeurs de construction de paix

Le Centre d’Osijek lutte pour la Paix, notion à partir de laquelle s’entrecroisent le principe de non-violence ainsi que la défense des droits et liberté de l’Homme.

La paix est comprise ici comme un paix durable, créative et dynamique. Elle n’est pas seulement un état de non-violence, de calme, mais elle met en jeu de véritables processus. Nous avons pu observer une valeur pratique, celle de la réconciliation, comme processus que l’on pourrait qualifier d’« urgence ». Globalement, il s’agit de reconstruire une structure civile stable sur laquelle une paix durable pourrait prendre forme et se développer, dans des initiatives toujours renouvelées. Cette dynamique de paix est celle d’une culture de paix, vivante et mise en œuvre par chacun.

La construction de la paix repose sur les valeurs suivantes : le pluralisme, la responsabilité individuelle, la réconciliation, la non-violence, l’égalité des genres, le pacifisme.

Actions

La construction de la paix se répartit entre une action directe sur le conflit et une éducation à la paix. Les différentes activités, méthodes de construction par de nombreux programmes, pour une action à la fois globale et particulière, directe et indirecte, à court terme et à long terme.

Les programmes se répartissent en cinq thèmes :

Droits humains.
Développement de la Communauté.
Culture de non-violence.
Développement de la Société Civile.
La maison de l’Education.

Les programmes sont menés à bien par différents modèles d’action.

Une action directe, de terrain, est principalement menée par les deux services du Centre, le service de médiation et le service d’aide légal. Le service de médiation est mis en place pour une résolution directe du conflit, familial ou professionnel, privé ou public. Il s’agit de trouver la meilleure solution pour les deux parties en conflit. Les deux parties doivent être satisfaites, aucune ne doit se sentir lésée. Ce service appartient au programme de médiation sous le thème de la Culture de la non-violence. Le service d’aide légal et de conseil est un service juridique assurant une protection légale aux réfugiés, déplacés, ou citoyens locaux, dont les droits fondamentaux sont ou ont été bafoués. Ce service appartient au groupe de programme des Droits humains.
Un deuxième modèle d’action pourrait être celui de la recherche et de la documentation. Les membres du Centre mettent au point des documents théoriques et pratiques, diffusés principalement par publications et rencontres publiques. Ce modèle est transversal, il touche la plupart des programmes.
Le troisième modèle est celui de la coopération et du volontariat. Il concerne les programmes de développement de la Communauté et de la Société Civile.
Enfin, le dernier modèle est celui de l’animation et de la communication. Le Centre anime des rencontres, des stages, des camps de formation, comme par exemple les « Peace camps », appartenant au programme de développement de la communauté.

Le partenariat établi avec plusieurs ONG de différent pays d’Europe l’intègre au sein de la communauté européenne, et l’implique dans un projet commun pour la paix. En effet, elle plaide pour la conscience de la construction de l’Union Européenne en tant que projet de Paix.

Contact :

E-mail : centar-za-mir@centar-za-mir.hr
Croatie

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