Approche

Le conflit intervient à tous les niveaux de l’activité humaine, individuel ou collectif, personnel ou international. Il constitue une expérience généralement négativement connotée du fait des tensions, voire de la souffrance et de la destruction qu’il peut causer.

Le conflit témoigne d’un déséquilibre dans la distribution des ressources (économiques – biens, revenus – ou symboliques – pouvoir, prestige), d’une injustice (discrimination à l’égard d’un groupe, déni d’identité ou d’existence), d’une souffrance (oppression, valeurs). De ce point de vue, nous considérons que le conflit agit comme un révélateur du besoin d’envisager une action correctrice. Sans cette intervention réparatrice, la société, si on se projette à moyen ou long terme, se heurtera à la colère sous la forme de la contestation et de la revendication, potentiellement violente, du groupe de population lésé. Cette période de conflit peut causer des destructions matérielles, des pertes humaines, une période plus ou moins longue où l’action politique est accaparée par ce conflit au détriment du développement de la société. Le conflit exprime dès lors le besoin de transformation sociale, la demande de remise en cause de l’ordre social établi.

Le conflit est porteur d’une riche information sur l’état des relations au sein d’une société. Il permet de comprendre les relations, les positions de chaque acteur, les lignes de fracture et de tension. Cette quantité d’informations est sensible parce qu’elle touche aux positions, aux stratégies et aux objectifs des personnes concernées. Il y a donc beaucoup d’émotions dans les informations qui sortent de l’analyse d’un conflit. Il est intense en émotions et, pour cette raison, s’avère généralement douloureux. C’est également en cela que le conflit est destructeur, au sens symbolique comme dans son sens premier (blessés, morts, destructions matérielles etc.). Pourtant, pour que le conflit permette de pratiquer les actions correctrices qu’il réclame, cette étape est essentielle